Depuis de nombreuses années, l’écrivaine Samira El Ayachi et le clown-poète-metteur en scene Gilles Defacque sont partenaires de jeu et d’écritures. Ensemble ils vivent plusieurs aventures entre littérature et spectacle vivant, où se croisent écritures intimes, improvisation, conversations publiques… Au centre de leur échanges, cette question permanente : « comment parler à l’autre, de là où je suis né.e / envahi.e / de là où j’arrive et d’où je veux – parfois- me sortir sans y parvenir ? ». Et le Maroc. La Saison Africa2020 a permis d’imaginer une expérience « poétique », un voyage à Marrakech. La vidéaste-photographe Lyne.k a fait partie du voyage en janvier dernier.Et la médiathèque de Moulins a ouvert ses portes pour une exposition de photographies dans le cadre de Regards d’Afrique.
Une restitution en public sous la forme d’un « Banquet des Timides » aura lieu le 23 janvier 2021 à 15H au Prato, à l’heure du thé.
Aller à la rencontre d’une ville c’est rencontrer ses gens, ses corps, ses voix qui la font, l’habitent, la façonnent. Rencontrer des habitants un peu au hasard, et écrire, saisir des images, des façons de dire son monde. Aller à Marrakech, c’est rencontrer la part de soi qu’on a laissé en Afrique au cours de notre histoire, qu’on revient chercher en se perdant dans les ruelles de la veille ville, en vivant l’art ancestral de l’improvisation sur la place Jamah El Fnaa, en allant dans les quartiers modernes qui nous rappellent à la période du protectorat français. C’est rencontrer une habitante du pays, Faiza, qui oeuvre avec son association à prendre soin des minorités sexuelles, c’est aller à l’association Amal qui soutient des parcours de femmes vers l’insertion professionnelle, c’est aller à la rencontre d’artistes du cirque qui se produisent sur une grande scène, assister à une rencontre littéraire DAR CHARIFA sur Khatibi, c’est se confronter à un art de vivre qui allie les impossibles et fabrique à partir de ses contradictions. Modernité et tradition, développement économique et paysannerie, urbanité et ruralité, pauvreté et richesses… Au coeur de tout, le mouvement incessant, le bouillonnement, la vivacité. Une ville vivante. »
